Vie politique de Kalunga Mawazo

En 2007, Kalunga Mawazo est nommé conseiller politique et sécuritaire au ministère provincial de l’intérieur du Katanga pour le ministre Jean-Marie Dikanga Kazadi. Cette fonction lui permet de sillonner toute la province du Katanga pour apaiser les troubles dus aux guérillas Maï Maï et Kata Katanga ainsi que le règlement de conflits coutumiers.

Suite aux succès rencontrés dans toutes ces négociations, les notables du territoire de Nyunzu sollicitent en 2011 sa candidature comme député national. Bien que membre du PPRD, Kalunga Mawazo dépose sa candidature comme candidat indépendant pour la circonscription électorale de Nyunzu.

Les élections ont lieu le 28 novembre 2011 et Kalunga Mawazo est élu à la première place sur 18 candidats, le territoire n’ayant qu’un seul siège à l’Assemblée Nationale. Il quitte son poste de conseiller politique et se rend à Kinshasa pour siéger à l’Assemblée Nationale. Il est inscrit à la commission Défense et Sécurité et est élu Président de la sous-commission de la protection civile.

Kalunga Mawazo se révèle très actif sur les questions relatives à la sécurisation des populations, à l’administration du territoire et aux problèmes liés au développement agricole et rural.

Des déplacés errant dans la province du Tanganyka, victimes des groupes armés.

Voici quelques succès à son actif

– En mai 2015, les groupes Interhamwe incitent les pygmées Batwa à se révolter contre les bantous dans les territoires de Manono et Nyunzu. Informé en temps réel des tragiques événements, Kalunga Mawazo intervient à l’Assemblée Nationale pour donner l’alerte: il faut intervenir pour stopper les massacres. Aussitôt un groupe d’autorités compétentes est rassemblé pour se rendre rapidement à Nyunzu. Il est constitué par le vice-premier ministre et ministre de l’intérieur Evariste Boschap, le ministre de la défense Mukena Lusadiese, le ministre provincial de l’intérieur du Katanga Juvenal Kitungwa Lugoma, le Gouverneur de la province du Katanga Moïse Katumbi et par Kalunga Mawazo. Une fois arrivés dans le territoire de Nyunzu et Manono, ils y implantent les dispositifs policiers en vue de mettre fin à ce conflit et permettre aux populations déplacées de rentrer chez eux. Une centaine de combattants Interhamwe sont arrêtés; d’autres, déjà mariés avec des congolaises seront remis au HCR comme réfugiés.

Les interahamwe circulent toujours dans le Territoire du Tanganyka

– En 2015, les populations de Tenke et Fungurume sont à la base d’un soulèvement terrible contre les installations du minier TFM. Ils saccagent les maisons, engins et véhicules de l’entreprise minière. Le problème vient de la délocalisation préalable de 8 villages et environs 300 familles. TFM leur a construit des maisons d’habitation mais ne leur délivre qu’un certificat de jouissance au lieu d’un véritable titre de propriété. Les habitants délocalisés perdent alors leurs habitations traditionnelles et sont déplacés loin de leurs champs. Informé du soulèvement, Kalunga Mawazo prend aussitôt la parole à l’Assemblée Nationale. Il demande au ministre des mines Kabwe Lulu qu’on dépêche une délégation de députés nationaux sur place pour enquêter et proposer les mesures idoines avec mandat de faire des recommandations immédiates à TFM et au gouvernement. Kalunga Mawazo et la délégation de députés nationaux descendent à Fungurume et Tenke. Après enquête, sans pour autant cautionner les actes de vandalisme, les députés constatent que ces populations avaient raison de revendiquer. Au final, TFM octroie les documents légaux de propriété aux déplacés. Il leur donne également de nouvelles terres arables plus proches de leur nouveaux villages.

En visite à Tenke Fungurume après les événements.

– En 2014, Brazzaville refoule 100.000 congolais RDC à raison de 5 à 7000 par jour. Ceux-ci s’évaporent dans la ville de Kinshasa. Kalunga Mawazo dépose une suggestion à l’assemblée nationale pour que tous ces refoulés soient identifiés pour des raisons sécuritaires. Il faut savoir ce qu’ils étaient en RDC avant de s’exiler à Brazzaville, ce qu’ils y faisaient et ce qu’ils comptent faire maintenant qu’ils sont de retour en RDC. Suite à cette intervention, le ministre de l’intérieur Evariste Boschab décide l’application de mesures de contrôle. Il s’avère que plus de la moitié de ces hommes étaient des anciens éléments de la garde prétorienne de Mobutu, la DSP de sinistre mémoire. On décide de cantonner tous les refoulés à Maluku et on procède à des enquêtes et des fouilles. On trouve alors des armes et d’anciennes cartes militaires et on interdit à ces hommes de rentrer à Kinshasa. Mais le petit nombre qui est parvenu à rentrer avant les mesures de contrôle ont attaqué le camp Tshatshi où est cantonné le gros des effectifs de l’actuelle garde républicaine. Leur objectif était l’organisation d’un coup d’état.

Une vue de l’Assemblée Nationale au Palais du Peuple de Kinshasa.

En 2013, Kalunga Mawazo prend la parole à l’Assemblée Nationale pour demander l’encadrement des anciens combattants Maï Maï regroupés au sein du parti politique PRM, Parti des Résistants Maï Maï. Composés principalement d’ex gendarmes katangais venus d’Angola, ces troupes étaient revenues au Katanga en 1997 à l’appel de Laurent Désiré Kabila lors de la prise de pouvoir par l’AFDL contre la dictature de Mobutu. Depuis, abandonnés à leur triste sort, ceux-ci avaient rejoint le groupe Kata Katanga qui déstabilisa à trois reprises la Province du Katanga. Suite à cette intervention, le gouvernement a octroyé en 2014 au PRM des concessions minières non exploitées par la Gécamines, ce qui leur a permis de s’occuper et de gagner leur vie. Depuis lors, les Kata Katanga de cette formation vivent en paix au Katanga.

Les combattants Bakata Katanga entrant dans la ville de Lubumbashi en mars 2013.

– En 2013, dénouement d’une crise de confiance. Une motion de déchéance est dirigée par un groupe de députés contre le ministre Luba Ntambo de la défense et sécurité, tenu responsable de la recrudescence de l’insécurité au Nord Kivu, Sud Kivu, Province Orientale et Katanga. Kalunga Mawazo prend la défense du ministre en expliquant à l’assemblée comment fonctionnent les opérations militaires ainsi que le rôle du ministre dans la gestion de la sécurité nationale. Il s’avère que cela ne relève pas de la compétence du ministre. En fin de compte, la motion est arrêtée en sa faveur et la crise est dénouée. Le Ministre Luba Ntambo a continué à exercer ses fonctions jusqu’à la fin de son mandat.

Combattant Maï Maï dans la forêt du Tanganyka.

– En 2012, Kalunga Mawazo prend la parole à l’assemblée pour défendre les stratégies de sécurisation des populations vulnérables à l’Est du Pays. Il propose une augmentation substantielle de la solde des militaires et des services de sécurité pour améliorer la motivation de ces militaires. Cette requête débouche la même année sur l’augmentation substantielle (+35%) des salaires et une amélioration des rations alimentaires des soldats. Aussitôt, on constate une diminution des tracasseries militaires sur l’ensemble du territoire national ainsi qu’une meilleure collaboration entre l’armée et les populations rurales. Depuis, l’armée des FARDC a enregistré de réels succès sur le terrain militaire tels que la victoire sur le M23 (2013); la victoire sur les Maï Maï du chef de guerre de la milice RAIA Mutomboki (2013); l’arrestation du chef de guerre Kaind Yav alias Kata Katanga (2012); l’arrestation de Kyungu Mutanga (alias Gédéon) en 2012; celle de Kasongo Nguele alias Maccabée ainsi que de Chinja Chinja actuellement (2015) en prison à Makala.

Manoeuvres de troupes des FARDC (Forces Armées en République Démocratique du Congo).

– En juin 2012, Kalunga Mawazo intervient à l’Assemblée Nationale : “Les 5 chantiers n’existent qu’à Kinshasa!”. En province, les routes et infrastructures sont totalement délabrées, il faut mener une action urgente pour permettre à l’économie paysanne de fonctionner. Fin 2012, sur instruction du ministre national des infrastructures Fridolin Kasweshi Musoka, le gouvernement provincial du Katanga décide l’implantation des ateliers d’infrastructure dans le Tanganyka dont Kalemie, Nyunzu et Kongolo. On met à leur disposition des kits complets composés de bulldozers, de chargeuses, de rouleaux compacteurs, de camions benne et d’outillages. En 2015, ces ateliers ont réhabilité les tronçons Nyunzu-Kongolo (176kms) Kalémie-Nyunzu (194km), Nyunzu-Kabalo (133km), Kasomeno-Kalemie (1100kms). Ces travaux permettent de relier maintenant ces différentes villes à l’axe Lubumbashi-Kasomeno, entretemps refaits sur financement de la banque mondiale.

Kalunga Mawazo en 2014 au volant de sa Jeep sur une piste routière située dans le terrtoire du Tanganyka